Comme moi vous avez peut-être eu l’occasion de découvrir dans votre feed Facebook le court-métrage « Je suis à l’heure », en lice pour la 5ème édition du Nikon Film Festival. Dans ce cas, il y a des chances qu’il vous ait trotté dans la tête les jours qui ont suivi.
Réalisé par Isabelle Quintard et Fabien Motte, on y suit un homme tout à fait ordinaire sur le point de prendre le train pour rejoindre sa compagne. Ce qui est moins ordinaire en revanche, c’est que sur le trajet une jeune femme se fera violer dans la même rame que lui.
Durant les 2:20 minutes de film, on ne voit rien mais on entend tout. Comme chaque passager qui feindra néanmoins l’ignorance en se cachant derrière ses écouteurs, aux dépens de la jeune femme…
Inspiré des faits d’avril dernier, où une jeune femme s’est fait agresser sexuellement dans le métro de Lille dans l’indifférence générale, « Je suis à l’heure » dénonce crûment la non-assistance à personne en danger et montre à quel point l’inaction des uns entraîne celle des autres.
L’objectif des réalisateurs était de faire réfléchir et réagir. Le pari est réussi.
Cet homme, c’est un « personnage neutre ». Ce n’est ni un salaud, ni un héros. C’est l’incarnation de la lâcheté ordinaire.
Lui aussi perd quelque chose dans cette bataille. Il perd l’illusion qu’il était quelqu’un de bien.— Isabelle Quintard
Pour plus d’informations, vous pouvez jeter un coup d’œil à l’interview de la réalisatrice sur le site Madmoizelle.com.