Not that kind of girl est le livre autobiographique de Lena Dunham, la créatrice au talent controversé de la série Girls. Considérée par certains comme la voix de ma génération, j’étais curieuse de découvrir son « anti-guide à l’usage des filles d’aujourd’hui ».
Mais si je regarde plus ou moins sa série, pour son réalisme rafraîchissant et son intrigant désenchantement, je dois admettre que je n’ai pas du tout adhéré au livre de Lena Dunham.
Au fil des pages, je lui ai trouvé une personnalité très similaire à celle du personnage qu’elle interprète dans Girls, une personnalité que je trouve agaçante, immature et incroyablement égocentrique. Mais on ne bénéficie pas, ici, de la présence d’autres personnages pour atténuer les choses et rendre un peu plus objectif le portrait qu’elle trace d’une génération quelque peu perdue.
Une fois son récit terminé, je ne vois pas ce qui lui donne légitimité à écrire une autobiographie, si ce n’est le succès qu’elle a connu avec sa série. Pourtant, elle en parle à peine dans le livre.
Lena Dunham préfère nous raconter de trop nombreux moments insignifiants de son existence, mentionnant à chaque paragraphe de nouveaux personnages qui ne réapparaitront probablement jamais, sans que cela ne semble présenter un quelconque intérêt pour le lecteur ou pour le développement de son histoire personnelle. Le tout est superficiel et profondément ennuyeux. À chaque chapitre, et ce DEPUIS LE PREMIER, j’ai du me faire violence pour continuer ma lecture, alors que je suis généralement bon public. Et à chaque fois, c’est le même constat : « Quel intérêt ? ».
Le chapitre abordant son rapport à la nourriture, au cours duquel elle liste en détail tout ce qu’elle a mangé, jour par jour, calories incluses, durant une semaine de son adolescence, en est un exemple frappant. Comment peut-on sérieusement publier ça et penser que cela puisse intéresser quelqu’un ?
Fille d’artistes à l’enfance privilégiée, Lena Dunham semble faire partie de ce type de personnes qui persistent à se trouver des problèmes pour attirer l’attention sur eux. Je n’ai pas trouvé la pseudo « voix de ma génération » représentative de la réalité que je connais, de près ou de loin. Lena Dunham parle de sa petite personne, PAS de sa génération.
L’obsession malsaine qu’elle vouait aux agressions sexuelles alors qu’elle avait à peine sept ans, et les expériences qu’elle décrit avoir menées sur sa petite sœur, dépassent ce que l’on pourrait considérer de « normal ». Ses relations amoureuses sont glauques et la désinvolture avec laquelle elle raconte le viol qu’elle a subi à l’université est horrifiante. Heureusement que rien de tout ceci n’est emblématique de ma génération !
Au final, Not That Kind Of Girl est l’aboutissement du rêve narcissique d’une jeune femme beaucoup trop centrée sur elle-même, qui se veut écrivain. Ce livre est une perte de temps, qui pourrait donner une image erronée de la jeunesse actuelle à des générations antérieures…
0/5, à éviter.
Pour plus d’infos, jetez donc un coup d’œil aux 4 raisons de ne pas lire son livre sur Lefigaro.fr ou à l’article des Inrocks sur le sujet. Visiblement ils n’ont pas été convaincus non plus !