C’est le troisième roman de Rainbow Rowell que je lis cette année et je dois dire que Landline (À un fil, en français) a été une très bonne surprise. Pas étonnant qu’il soit considéré comme l’un des meilleurs romans publiés l’année dernière.
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Synopsis
Le mariage de Georgie bat de l’aile, et ça ne date pas d’hier. Pourtant, son mari et elle s’aiment encore. Deux jours avant d’aller fêter Noël dans sa belle famille, elle annonce qu’elle ne sera pas de la partie. Scénariste pour la télévision, elle doit rester à Los Angeles pour se consacrer enfin à sa série. Lorsque Neal décide de partir seul avec les enfants, Georgie pense avoir tout fichu en l’air… jusqu’au moment où elle découvre un moyen de communiquer avec Neal dans le passé. C’est peut-être l’occasion rêvée pour remettre son couple d’aplomb.
Avec Fangirl et Eleanor & Park, Rainbow Rowell se penchait sur les déboires et tourments de l’adolescence. Dans Landline, elle s’intéresse cette fois-ci au mariage, celui de Georgie et Neal, tous deux approchant la quarantaine et parents de deux petites filles. Je dois avouer que je n’étais pas très emballée au début mais comme je l’ai dit, ce roman a été une bonne surprise.
Landline montre à quel point il est facile de perdre de vue son couple en se laissant trop distraire par sa carrière et ses enfants. Il dénonce aussi le dangereux confort procuré par le mariage, nous incitant souvent à considérer, à tort, l’autre comme acquis. Mais le ton reste léger et ce roman se dévore en quelques jours à peine.
J’aime beaucoup le soin que prend Rainbow Rowell à travailler les petits défauts de ses personnages, tant physiquement qu’en termes d’attitude. Ils sont loin d’être parfaits et cela rend ses récits bien plus réalistes et touchants. J’apprécie aussi qu’elle pense à différencier les regards que portent les personnages les uns sur les autres, parce qu’après tout, tous les goûts sont dans la nature. Ça nous change de ces romances lassantes où les héros sont universellement irrésistibles. C’est vrai que ça peut faire rêver, mais c’est terriblement cliché et irréaliste.
Dans Landline, Seth, le meilleur ami de Georgie, décrit Neal comme un hobbit grincheux et asocial, mais elle voit les choses autrement. Neal n’étant pas très grand, c’est pour Georgie une tentation constante de l’embrasser. Qu’il soit peu expressif, c’est l’excitation d’apprendre à décoder le moindre haussement de sourcil ou demi sourire. Comme dans toute véritable histoire d’amour, on apprend à aimer les petits riens de l’autre.
Mais je pense que ce que j’ai préféré dans cette histoire c’est l’amour que Neal porte à sa femme. On le découvre au fil des pages, quand Georgie repense l’histoire de son couple. Cet amour est peut-être un peu utopique, mais mon âme romantique a pris le pas sur mon sens critique. Le problème c’est que, obnubilée par sa carrière, Georgie ne se rend pas compte qu’elle a déféré son mari au second plan depuis des années.
Et toute la magie autour du téléphone qui appelle le Neal du passé n’est en fait qu’un moyen d’aborder la question du timing dans le couple…
En bref, Landline est une bonne surprise qui se dévore en un rien de temps : 4/5
Citations
“You don’t know when you’re twenty-three.
How the idea of separating will feel in five years, in ten, in fifteen. When Georgie thought about divorce now, she imagined lying side by side with Neal on two operating tables while a team of doctors tried to unthread their vascular systems.
She didn’t know at twenty-three.”― Rainbow Rowell, Landline (À un fil)
“Why was she only attracted to guys who were sleeping with somebody else? If Georgie was a wild animal, she’d be a genetic dead end.”
― Rainbow Rowell, Landline (À un fil)
“Her ears and eyelids were freezing. God, she’d never even been able to imagine this much cold before. How could people live someplace that so obviously didn’t want them? All that romance about snow and seasons… You shouldn’t have to make a special effort not to die every time you left your house.”
― Rainbow Rowell, Landline (À un fil)