We were liars

We were liars a été élu meilleur roman jeunes adultes de l’année 2014 aux Goodreads Choice Awards. Malgré cet honneur, les critiques négatives du roman sont parfois très vives, j’ai donc voulu y jeter un coup d’œil et voir par moi-même ce qu’il en était.

We were liars - E. Lockhart

Synopsis
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Cadence Sinclair passe tous ses été en famille à Beechwood, l’île privée de ses grands-parents. Elle y retrouve les Menteurs : ses cousins Mirren et Johny, et Gat, son Gat, ami de la famille et son premier amour.

Ensemble ils font les quatre cents coups jusqu’à cet été qui a tout changé, l’été de ses 15 ans. Quelque chose s’est passé sur l’île cette année-là, mais Cadence ne se souvient pas et ses questions n’obtiennent d’autre réponse que le silence.

Deux ans plus tard, Cadence retourne sur l’île familiale dans l’espoir de retrouver la mémoire et ses Menteurs. Mais quelque chose a changé et ses proches ne semblent qu’accroître sa confusion…

Difficile de parler de ce roman sans en spoiler la fin. Je me contenterai donc de dire que je ne fais décidément pas partie des fans du livre. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire tant la narration enchaîne cliché sur cliché. À trop vouloir se donner un genre, l’auteur parait prétentieuse et ses exercices de style tombent comme un cheveu sur la soupe.

“WELCOME TO THE beautiful Sinclair family.

No one is a criminal.
No one is an addict.
No one is a failure.

The Sinclairs are athletic, tall, and handsome. We are old-money Democrats. Our smiles are wide, our chins square, and our tennis serves aggressive.” ― We were liars

L’héroïne étant amnésique, ce n’est que lorsque la mémoire lui revient peu à peu et que l’histoire se dévoile enfin, que la curiosité nous pique de connaître la vérité. Pour être franche, j’ai cédé à la tentation et lu les dernières phrases du livre, donc je me doutais déjà de ce qui allait arriver. Je ne vous conseille pas de le faire, l’effet de surprise semble être un des meilleurs points du bouquin.

We were liars raconte l’histoire d’une famille bien trop gâtée par la vie, dont chaque membre est incroyablement égoïste et égocentrique. Le livre tente d’aborder le sujet des privilèges et inégalités, en passant par Gat notamment, mais le ton est plat, sans aucune subtilité, purement moralisateur. Et encore une fois ce n’est fait qu’en surface, on se demande à quoi bon.

Les personnages ne sont dépeints que très superficiellement. On ne sait d’eux que ce que nous en dit Cadence, c’est-à-dire peu de choses tant elle semble mal connaître sa propre famille. Impossible de réellement s’attacher à eux, même si cela ne m’a pas empêché de verser une larme à la fin. J’ai bien aimé la critique de Leah qui reproche à l’auteur de décrire ses personnages à la manière d’un board Pinterest. C’est si vrai ! Le résultat est affecté et amateur, on a plus l’impression de lire le brouillon d’un écrivain qu’un texte définitif.

“Johnny, he is bounce, effort and snark.
Mirren, she is sugar, curiosity, and rain.
Gat was contemplation and enthusiasm. Ambition and strong coffee.”
We were liars

Rolling eyes GIF

Quant à Cadence, dont on est obligés de se farcir la moindre pensée puisqu’elle narre l’histoire, elle passe l’intégralité du roman à s’apitoyer sur son sort, à se complaire dans sa souffrance sans s’arrêter une seconde sur celle des autres, imageant sa douleur comme si cela en amplifierait l’impact. C’est sûrement la plus égoïste de tous.

“I use to be blonde, but now my hair is black. I use to be strong, but now I’m weak. I used to be pretty, but now I look sick.” ― We were liars

“Blood gushed rhythmically from my open wound, then from my eyes, my ears, my mouth. It tasted like salt and failure. The bright red shame of being unloved soaked the grass in front of our house, the bricks of the path, the steps to the porch. My heart spasmed among the peonies like a trout.” ― We were liars

Difficile d’avoir un semblant d’empathie pour elle lorsqu’on découvre à la fin l’étendue de sa stupidité affligeante, le plan “génialissime” qu’elle a mis sur pied et sa mise en œuvre irréfléchie, plus irresponsable encore que le plan lui-même et dont les conséquences sont assez prévisibles. Les Menteurs n’étaient pourtant pas sensés être si idiots que ça, un brin de réflexion avant de passer à l’acte aurait pu changer toute l’histoire.

Et le plus frustrant dans tout ça, c’est que lorsqu’elle retrouve la mémoire, elle se pardonne l’impardonnable presque sereinement et va de l’avant en dispersant la faute sur tout un chacun. Ne vous attendez pas à un juste retour des choses, à des scènes insoutenables de douloureuse culpabilité, le karma n’existe pas dans ce livre.

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Bref, il y a de l’idée mais c’est mal réalisé : 2/5 Par contre, je reconnais que correctement mis en scène on pourrait en faire un film sympa.

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