Photographie et ruines contemporaines : l’œuvre de Meffre & Marchand

Cela fait bien longtemps que je ne vous parle pas d’art. Du coup aujourd’hui je vais vous présenter deux photographes que j’apprécie beaucoup : Romain Meffre & Yves Marchand.

J’ai découvert ces photographes complètement par hasard. En attendant des amis pour aller boire un verre, on a décidé de rentrer dans une galerie du marais qui exposait de nombreuses œuvres de la collection Ruins of Detroit. Un vrai coup de cœur !

Romain Meffre et Yves Marchand se sont découvert une passion commune pour les ruines contemporaines, ce qui les a amené à travailler ensemble depuis 2002. Ce qui les intéresse, c’est le rapport entre ce qu’un lieu incarne ou se devait d’incarner (par sa fonction, son architecture), sa psychologie en quelque sorte, et l’évolution, la transformation de ce lieu par notre société.

C’est ainsi que la ville américaine de Détroit a particulièrement attiré leur attention. Entre 2005 et 2009, ils se sont essentiellement consacrés à leur premier projet notoire : Ruins of Detroit.

« La logique qui a créé la ville l’a également détruite. Aujourd’hui, plus qu’ailleurs, les ruines de la ville ne sont pas des détails isolés de l’environnement urbain. Elles sont devenues un élément naturel du paysage. (…) Ses splendides monuments délabrés sont au même titre que les pyramides d’Egypte, que le Colisée de Rome ou que l’Acropole d’Athènes, les vestiges de la disparition d’un grand empire.

Les édifices monumentaux, qui sont souhaités comme des formes immuables, se retrouvent abandonnés subitement au même titre que n’importe quel produit jetable. Ces vestiges deviennent une démonstration spectaculaire de notre nature et de ses paradoxes, de notre habilité à créer et à détruire par la même occasion. »

Ce qui m’impressionne particulièrement dans leurs clichés, c’est la luminosité que l’on y retrouve, sachant que ces ruines sont généralement très peu éclairées.

Au cours de leur séjour aux États-Unis, ils se sont aussi intéressés aux anciennes salles de spectacle américaines. Certaines ont été abandonnées, mais beaucoup ont été transformées et réintroduites dans notre société actuelle. Elles sont devenues des lieux hybrides et insolites, métissage de différentes époques.

Leur dernier projet en date, Gunkanjima, a été publié l’année dernière aux éditions Steidl. Meffre et Marchand s’intéressent cette fois à l’île japonaise Hashima, ancienne cité minière désertée en 1974 et aujourd’hui laissée à l’abandon. J’ai hâte de voir ce qu’ils nous réservent pour la suite…

« Gunkanjima semble être l’expression ultime de la relation entre architecture, culture du travail et le principe de modernité industrielle, qui n’aspire pas seulement à l’innovation et la croissance, mais aussi à l’abandon de toute forme d’activité obsolète. »

Pour découvrir leur œuvre plus en détail, je vous invite à visiter leur site internet : www.marchandmeffre.com

Les ruines contemporaines sont des sujets photographiques très en vogue dernièrement. Personnellement j’adore et je suis bien contente que d’autres photographes s’y intéressent également (je vous en présenterai certainement quelques uns d’ici peu). En attendant, n’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce type de photographie et à me faire découvrir de nouveaux artistes !

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5 réflexions sur “Photographie et ruines contemporaines : l’œuvre de Meffre & Marchand

  1. Wow en effet, c’est superbe! 🙂 J’ai découvert les “photographies de ruine” grâce à Sven Fennema, merci de me faire découvrir Marchand&Meffre, leurs oeuvres sont magnifiques! Petite mention pour le gymnase de LIU, étant basketteuse, je rêverais de jouer dans un endroit pareil! 🙂
    J’ai parcouru un peu ton blog, il est super sympa 🙂 il m’a donné plein d’idées déco et j’ai bcp aimé les “Open When Letters”! Je ne laisse pas tomber le mien mais je manque un peu de temps pour écrire tous les jours donc je poste de temps en temps.
    Bonnes préparations pour l’Australie, je ne sais pas si tu pars pour quelques semaines, mois, ou années, mais enjoyyy!

    Aimé par 1 personne

    • C’est vrai que ça prend du temps de tenir un blog, poster de temps en temps c’est déjà pas mal 🙂
      Le gymnase est vraiment impressionnant, ça doit être mémorable de jouer un match dans un tel endroit! Je te le souhaite de tout cœur 😉
      Et merci pour l’Australie, je pars pour quelques mois. J’ai hâte!!!

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  2. Pingback: Photographie et ruines contemporaines : l’œuvre de Sven Fennema | Let's feel infinite

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